Pourquoi ce site ?

Publié le 6 juin 2024

Alors que je n’en avais plus besoin professionnellement, j’ai quand même voulu avoir un site personnel. J’essaye ici de garder une trace de pourquoi et comment j’ai entrepris cette démarche.

Alors que je n’en avais plus besoin professionnellement, j’ai quand même voulu avoir un site personnel. J’essaye ici de garder une trace de pourquoi et comment j’ai entrepris cette démarche.

Cette adresse guillaumebienvenu.com a hébergé pendant longtemps mon site de comédien. Il paraissait qu’il fallait en avoir un. J’y avais, selon les époques, mon CV, des photos, des vidéos ou encore de petits textes que je trouvais rigolos. L’idée était de donner envie de travailler avec moi. Après quelques années, je ne suis pas certan que mon site ait réellement été visité par celles et ceux qui m’ont fait bosser. Bref, maintenant que j’ai quitté cette carrière, je n’ai plus besoin de site pour mon boulot.
J’ai gardé le nom de domaine au cas où, et voilà que le cas est là.

Réseaux sociaux

Inscrit sur Facebook dès l’été 2006, j’ai été un utilisateur plus que régulier de ce réseau, suivant ses évolutions régulières, vers plus de monde, plus de publicités, et de moins en moins de liens avec mes “amis”. J’ai rejoint d’autres réseaux : Instagram notamment, puis Twitter.

J’utilisais ces réseaux également pour mon identité de comédien, et me tenir au courant des productions de mes amies et concurrents. Je likais, commentais, postais ; j’étais un bon client.

Un trop bon client, puisque je passais beaucoup trop de temps sur ces sites, puis sur les applis. Combien ? je ne sais pas, mais beaucoup trop pour moi. Je me dégoûtais. Le sevrage fut difficile, en plusieurs tentatives, mais j’ai fini par couper mes accès aux plateformes de ce qui était devenu Meta. Ce qui m’a bien aidé aussi, ç’avait été de lire L’âge du capitalisme de surveillance de Shoshana Zuboff. Tu pourrais aussi le lire, c’est éclairant, même si ça commence déjà à être un peu daté.

Ce livre m’a convaincu de tenter de sortir, pour mes usages personnels, des outils sur lesquels la prédation capitaliste s’exerce le plus. J’avais donc déjà quitté les réseaux sociaux capitalistes (à part LinkedIn, que j’ai encore), et j’ai donc commencé un long chemin de séparation d’avec Google, et notamment GMail. J’ai, par exemple, ouvert un compte chez Proton Mail après avoir découvert ce service sur DuckDuckGo.

Fediverse

Cependant, en travaillant pour Greenpeace, il me semblait encore nécessaire de conserver mon compte sur ce qui était encore Twitter. Je le percevais comme un outil d’interpellation fort des politiques et des médias, et je devais y prendre ma part.
Mais les multiples modifications de la plateformes, et les scandales apportés par son nouveau propriétaire, m’ont finalemendé décidé à quitter aussi ce réseau-là. J’avais l’expérience des séparations précédentes, celle-ci fut moins rude. Et d’autant plus que je me suis enfin décidé à aller faire un tour sur Mastodon, dont j’avais brièvement entendu parler.

J’ai créé un compte sur https://climatejustice.social (évidemment !) et j’ai commencé à fouiller ce nouveau coin d’internet.
J’y ai découvert toute la richesse et la diversité, pour qui veut se donner un peu de temps, du fediverse, de ses différentes plateforme, de ses différents serveurs, de ses différents comptes. La joie de la décentralisation et de l’absence de publicité. J’ai découvert que, sous réserve d’accepter un outil un tout petit peu moins performant, je pouvais répondre à tous mes besoins, et même à toutes mes envies. Et j’ai donc accepté, le cœur léger, d’être un peu moins performant, et de devoir peut-être faire quelques clics supplémentaires.

J’ai donc commencé à me réapproprier mes usages d’Internet. Ce n’est qu’un début.

IndieWeb

Et puis j’ai fait la rencontre de l’IndieWeb, qui se veut une alternative à l’Internet des grosses compagnies, une alternative qui met les humains d’abord. Avec mes mots, je dirais : des humains qui parlent à des humains plutôt que des algorithmes en concurrences face aux moteurs de recherche et réseaux sociaux.

C’est encore une manière de sortir des plateformes capitalistes, en se réappropriant un petit bout du web, et en déclarant : “J’y fais ce que je veux !”. L’idée, c’est de publier le contenu que je souhaite publier d’abord ici, avant d’éventuellement le distribuer sur d’autres plateformes, y compris Mastodon.

Je n’y suis pas encore, mais voilà la première pierre. Il me reste encore pas mal de travail ; j’essaye de poser quelques fondations solides, et de prendre le temps de tracer les plans.

Qui est Hugo ?

J’ai d’abord pensé construire ce site avec Wordpress, que j’avais déjà utilisé auparavant. Et j’étais d’autant plus tenté qu’il venait de sortir un plugin ActivityPub, qui permettait à peu près tout ce que je voulais faire. Mais dans cette optique de réappropriation, j’ai voulu mieux comprendre comment les choses se construisaient, et Wordpress est une sacrée boîte noire pour moi. Par ailleurs, pour des considérations écologiques, il me semble plus intéressant de livrer un site statique, plutôt qu’un site qui redemande des calculs à chaque affichage de page : pour mes usages, c’est vraiment trop.

Si j’avais codé mon premier site à la main, en apprenant les bases du HTML et du CSS, je ne me revoyais pas replonger dans tout cet apprentissage : les aspects responsives et darkmode étaient trop complexes (même si en définitive ça n’est pas très compliqué) à construire depuis zéro. J’ai donc opté pour Hugo, qui permet de constuire et alimenter un site de manière relativement simple. C’était en tous cas le bon équilibre pour moi entre “Ça se fait tout seul” et “Je dois tout faire tout seul”. J’ai appris, et je continue à apprendre des choses sur la construction d’un site, même si je ne me penche pas du tout sur comment fonctionne Hugo.

Pour l’apparence du site, j’ai décidé d’opter pour quelque chose de simple, qui consomme assez peu de ressources. Je me suis tourné vers la bibliothèque Bootstrap qui me permettait de consacrer assez peu de temps au style. J’ai bien conscience que la bibliothèque de styles (chargée avec le site) est bien trop fournie pour ce que j’en fais, mais j’ai décidé que n’en garder que l’utile serait l’objet d’une prochaine étape.

Et maintenant ?

Maintenant que les bases sont faites, je vais commencer à pouvoir me pencher sur le contenu. N’est-ce pas, en définitive, le plus important ?

Ce qu’il me reste à faire (dans le désordre) :

  • finaliser les métadonnées pour correspondre aux standards de l’IndieWeb
  • construire des formats pour la syndicalisation et le POSSE vers Mastodon
  • nettoyer les bibliothèques Bootstrap pour ne conserver que ce que j’utilise
  • vérifier et améliorer l’accessibilité du site
  • améliorer l’empreinte environnementale du site
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